Saint Christophe, le passeur de l'eau.
La légende.
Martyr en Lycie, en 250, saint Christophe est fêté le 25 Juillet où il voisine St Jacques également fêté à cette date (St Christophe est aussi de nos jours fêté le 24 ou parfois le 21). Fouetté sous l'empereur Déce par des verges de fer, il fut préservé de la violence du feu par la puissance de Jésus Christ. et fut enfin décapité. Il est aussi fêté en Grèce le 9 mai.
Christophe, originaire de Syrie était un géant (sa taille atteignait les 9 mètres), son nom primitif était Offerus ou Offro, Adokimus ou encore Reprobus qui passait pour avoir la capacité de faire le tour de la terre en 24 enjambées.
Il voulut connaître le prince le plus puissant de la terre pour se mettre à son service. Le premier était terrorisé par Satan, aussi Reprobus se mit au service de ce dernier jusqu'à ce qu'il comprenne que le diable lui-même avait peur de la vue d'une croix. Il quitta donc son service. Après une période d'errance, il rencontra un ermite du nom de Babylas qui le convertit et lui proposa un emploi de passeur sur une torrent impétueux. Il semble dans l'imagerie populaire rester un peu sot, à tel point que l'ermite doit lui éclairer la "bonne route" avec une lanterne. Belle imagerie de la christianisation du géant primitif, de la sauvagerie par la lumière de la foi.
Alors qu'il accomplissait sa tâche, un enfant arrive qui sollicite le passage, il le charge sur ses épaules et commence à le transporter de l'autre côté du courant. Plus il avance, plus l'enfant s'alourdit, Christophe ploie sous la charge "je croyais porter le monde entier" dit-il à l'enfant parvenu de l'autre côté, "tu le portais, répond l'enfant, je suis le Christ".
Christophe est représenté avec une belle figure, une longue barbe frisée. Au milieu d'une eau sauvage, il se tient la tête penchée et tient dans la main gauche la jambe de l'enfant divin tandis que la droite s'appuie sur un bâton ou un palmier en fleurs. En Orient, il a une tête de chien.
Plusieurs dictons populaires le célèbrent:
"pluie violente à la saint Christophe,mène à la catastrophe".
"Si vous avez vu saint Christophe, ne craignez nulle catastrophe".
"Qui voit saint Christophe en passant,ne mourra pas de mort subite,
je dis son image bénite tant sur la diable il est puissant".
Ses statues sont toujours disposées à l'entrée des ponts, des églises ou des gués. La protection durait toute la journée pour qui avait contemplé sa statue. En Anjou, on lui coupait une parcelle du nez ou des oreilles. En Normandie, le poète aubergiste ornais Paul Harel lui a consacré quelques strophes:
"Saint Christophe que nous aimons,
protégez nos automobiles,
que leurs volants par vaux par monts,
soient aux mains des chauffeurs habiles,
si quelque train doit dérailler,
ayez la divine obligeance
d'agir et de nous envoyer
une heure avant, la diligence…
tout conducteur d'automobile
pilote, wattman ou chauffeur,
t'implore, ô guide très habile
dans le danger comme un sauveur".
Il est ainsi invoqué contre la mort subite, pour la conversion des infidèles et des juifs, contre la peste, contre la toux et l'asthme, (à Constantinople au 9ème siècle il avait une fontaine miraculeuse), contre les tempêtes, les épidémies et le feu, pour les dangers du voyage.